Baromètre CAC 40 – Les engagements sociaux des groupes du CAC 40 à fin 2021

Les chiffres présentés dans cette étude ont été déterminés sur la base de la composition de l’indice CAC 40 au 31/12/2021.

 

1.      Montant des dettes de retraite

Sur la base du périmètre étudié à fin 2021, le montant cumulé des dettes de retraite[1] a observé une hausse de 10,3% en 2021.

Il s’élève à fin 2021 à 228,2Mds€, contre 206,8Mds€ au 31 décembre 2020 sur le même périmètre.

Cette hausse cache de grandes disparités au sein des groupes avec des variations de dettes de retraite allant de -34% à +387%. La plus forte baisse est enregistrée par Vivendi, expliquée en très grande partie par la déconsolidation d’UMG à la suite de la mise en paiement effective de la distribution exceptionnelle en nature de 59,87 % du capital d’UMG aux actionnaires de Vivendi. La plus forte hausse résulte principalement de l’acquisition de Bombardier Transport par le groupe Alstom.

La seconde hausse la plus importante est celle de Stellantis (+326%) et elle s’explique par le fait que Stellantis soit issue de la fusion du Groupe PSA et Fiat Chrysler.

La dette moyenne par groupe est donc en hausse, à 5,7Mds€ en 2021 contre 5,2Mds€ en 2020 mais en excluant les hausses importantes d’Alstom et Stellantis, elle est globalement en baisse du fait de la hausse des taux.

Les entreprises dont la dette a augmenté sont celles ayant fait l’objet de modification de périmètre ou ayant instauré de nouveaux régimes.

Par ailleurs, le début de l’année 2022 confirme la tendance haussière des taux d’actualisation, ces derniers ont en effet augmenté d’environ 2bp sur le premier semestre de l’année 2022. Cela a donc pour effet de baisser à nouveau les engagements de retraite toutes choses égales par ailleurs. Cette baisse pourra toutefois, selon les cas, être atténuée par une éventuelle revue de l’hypothèse de revalorisation des salaires notamment, en lien avec l’augmentation de l’inflation à court et long terme.

La duration des plans est communiquée par certains groupes, majoritairement entre 10 et 20 ans.

2.      Le taux de financement des régimes a augmenté entre 2020 et 2021

La valeur des actifs de couverture des engagements de retraite[2] a augmenté de 24,8% au global sur l’année.

A fin 2021, cette valeur s’élève, hors plafonnement de l’actif, à 162,8Mds€, contre 130,5Mds€ à fin 2020 sur le même périmètre.

Si la situation des marchés financiers continue sa tendance 2022, c’est-à-dire une baisse généralisée des valeurs actions et la dégradation des rendements des obligations du fait de la hausse des taux, les actifs de couverture seront revus à la baisse.

Ainsi, le taux de financement des régimes[3] augmente entre 2020 et 2021, passant de 63,1% à 71,3% en 2021.

Le taux de financement s’avère très variable en fonction des groupes : il s’élève à plus de 90% pour des groupes comme Pernod Ricard ou Stellantis, tandis que des groupes comme Dassault Systèmes, Orange, Téléperformance ou Unibail-Rodamco- Westfield affichent des taux de couverture inférieurs à 20%.

3.      Les provisions d’engagements de retraite représentent 5,6% des capitaux propres

La provision nette au titre des engagements de retraite correspond à la différence entre la dette et les actifs de couverture, éventuellement plafonnés.

La valeur globale de cette provision diminue de 16,8% en 2021, pour s’établir à 65,2Mds€ à fin 2021, contre 78,4Mds€ à fin 2020 sur le même périmètre.

La provision moyenne s’élève à 1,6Mds€.

Les enjeux en matière de provisions de retraite sont très variables selon les groupes. Au global, ils représentent 5,6% des capitaux propres des entreprises du CAC 40 en 2021 (-2,1% par rapport à 2020).

A fin 2021, pour Airbus, Thalès et Michelin, les provisions de retraite représentent respectivement 75%, 36% et 20% des capitaux propres, alors que ces provisions représentent moins de 1% des capitaux propres pour Téléperformance, Kering et Unibail-Rodamco-Westfield. A fin 2020, elles représentaient respectivement 155%, 65% et 28% des capitaux propres pour Airbus, Thalès et Michelin.

 

4.      Environ 3,7% du résultat est consacré au financement du coût des engagements de retraite

Le principe : les montants de charges reconnus en compte de résultat au titre des engagements IAS19, ou le coût annuel des avantages au personnel, dépendent :

  • Du niveau des engagements (coût des services rendus et coût d’intérêt) ;
  • Du niveau des actifs de couverture (produits d’intérêts) ;
  • Des évènements particuliers ayant eu lieu en cours d’exercice (modification de régime, liquidation, etc).

Sur le périmètre d’étude, la charge cumulée est en hausse en 2021 par rapport à 2020.

Elle s’élève à 5,8Mds€ contre 5,0Mds€ l’année précédente.

La charge moyenne s’élève à 0,15Md€.

 

La charge IAS19 représente 3,7% du résultat net des groupes du CAC 40.

Elle est inférieure à 5% du résultat net (en valeur absolue) pour 24 groupes et est supérieure à 50% du résultat net pour 4 groupes : Alstom, Safran, Orange et Téléperformance.

 

[1] Dettes de retraite, ou DBO (Defined Benefit Obligation).

[2] Externalisation partielle des engagements auprès d’un assureur.

[3] Rapport entre la valeur de l’actif de couverture et la DBO.

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