COP16 de Cali : accélérer la sauvegarde de la Biodiversité et l’implication des assureurs

La COP16, qui se tient actuellement en Colombie, se concentre sur l’urgence de la sauvegarde de la biodiversité face à une crise mondiale sans précédent. Les experts mettent en avant un déclin vertigineux des espèces vivantes et des écosystèmes, soulignant que des actions immédiates et ambitieuses sont nécessaires pour inverser cette tendance.

 

Enjeux de la COP16

L’objectif principal de cette conférence est de renforcer l’accord de Kunming-Montréal et de garantir la mise en œuvre des objectifs fixés en 2015. Il s’agit notamment de protéger 30% des terres et des mers d’ici 2030 et de restaurer 30% des écosystèmes dégradés. Cette COP a pour objectif de faire le point sur l’ambition mondiale à partir des stratégies nationales avec des actions tangibles visant à stopper la perte de biodiversité et à restaurer les habitats naturels, tout en prenant en compte les impacts du changement climatique, de la déforestation et de la pollution.

Susana Muhamad, présidente de cette COP, insiste sur l’importance de créer des synergies entre les nations et les différents acteurs économiques pour atteindre ces objectifs globaux.

 

Le rôle central des assureurs

Les assureurs, en tant qu’acteurs majeurs de la gestion des risques, ont un rôle important à jouer dans cette dynamique de protection de la biodiversité.

Dans leur rôle d’accompagnateurs des entreprises et des États, ils peuvent intégrer des stratégies de préservation de la biodiversité à travers plusieurs leviers :

  1. Promouvoir des comportements vertueux à travers les produits d’assurance : Les assureurs peuvent encourager leurs clients à adopter des pratiques plus durables en intégrant des critères liés à la biodiversité dans leurs offres. Par exemple, en proposant des primes réduites aux entreprises qui démontrent des actions concrètes pour minimiser leur empreinte écologique, ou en n’assurant plus les projets qui portent le plus d’atteinte aux espèces vivantes.
  2. Mobiliser des financements : Grâce à leur capacité d’investissement, les assureurs peuvent jouer un rôle crucial en dirigeant des capitaux vers des projets de restauration écologique et des initiatives de conservation. En détournant leurs investissements des principales sources de pressions sur les écosystèmes et en finançant des programmes de recherche et des solutions innovantes, ils contribuent à la transition vers des modèles économiques plus durables.
  3. Apporter un savoir-faire de gestion des risques : Les exercices de projections prudentielles (ORSA dans le référentiel Solvabilité 2 ou cadre ORPS/FRPS) ou de reporting (Art. 29 Loi Energie-Climat) permettent aux assureurs de modéliser les risques, y compris ceux liés au climat et à la biodiversité. En collaboration avec des experts scientifiques, les assureurs peuvent affiner leurs analyses de risques pour intégrer de nouveaux paramètres liés à la biodiversité et proposer ainsi des solutions adaptées aux défis actuels. Les travaux de mise en place de la CSRD, plus récente obligation européenne sur la durabilité, offrent également une belle opportunité.

 

Conclusion

En somme, la COP16 de Cali représente une opportunité majeure pour les assureurs de démontrer leur engagement en matière de biodiversité, en s’appuyant sur leur expertise en gestion des risques et en financement. Leur rôle sera déterminant pour accompagner les entreprises et les gouvernements dans la transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, tout en contribuant activement à la préservation du patrimoine naturel.

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