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Si les rapports font état d’une baisse de la rémunération variable versée aux dirigeants en 2021, elle est la conséquence des attributions limitées en 2020 dans un contexte de crise sanitaire. Elle sera toutefois rééquilibrée par la hausse des variables attribués au titre de l’année 2021 et qui seront versés sous conditions de performance en 2022.
L’année 2021 est marquée par la nécessité et l’envie d’aller toujours plus loin en termes de RSE. Les groupes s’emparent de ces sujets avec des objectifs ambitieux : ratios d’équité, égalité professionnelle femmes-hommes, prévention des risques psychosociaux, …
La rémunération attribuée aux dirigeants du CAC 40 repart à la hausse en 2021
14 groupes du CAC 40 ont communiqué sur une baisse de rémunération (contre 30 début 2021) pour l’un de leurs dirigeants. Au global, seuls 16 dirigeants ont vu leur rémunération réduite en 2021, contre 60 en 2020.
Les groupes qui composent l’indice ont choisi en majorité de faire peser ces économies sur la rémunération variable, quelques-unes d’entre elles ayant été reversées à des fonds de solidarité luttant contre la Covid-19 ou à d’autres dispositifs en lien avec la crise.
42% des dirigeants ont une rémunération fixe comprise entre 500k€ et 1M€. Celles-ci s’étendent de 202k€ à plus de 3,2M€.
Mais 25,9% d’entre eux n’ont été gratifiés d’aucune rémunération variable. Un dirigeant a cependant perçu 7,5M€ à ce titre en 2021.
Parmi les critères de rémunération de la performance, si les indicateurs financiers (croissance du CA / du bénéfice net, marge opérationnelle/excédent brut opérationnel) sont toujours présents ; les objectifs RSE (santé et sécurité, politique de diversité, éthique, satisfaction clients ou encore innovation) sont toujours présents. En 2021, on retrouve encore souvent un critère de gestion de la crise sanitaire.
Dans le même temps, les dispostifs de rémunération différée restent stables : 36 groupes ont mis en œuvre des plans d’attribution d’actions gratuites sur l’exercice 2020 (contre 35 en 2020), très majoritairement sous conditions de présence et de performance.
Une équité de rémunération impactée par la crise
Les ratios d’équité, dont la publication est obligatoire depuis 2019, mesurent les rapports entre le niveau de rémunération de chaque dirigeant et les rémunérations moyenne et médiane des salariés à temps plein de la société.
Il y a eu globalement moins d’écart en 2021 entre la rémunération des dirigeants et celle des salariés à temps plein de leur entreprise. Pour la grande majorité, la rémunération versée en 2021 a été attribuée en 2020 en pleine crise de la Covid-19.
Des disparités subsistent toutefois :
- plus de la moitié (58%) des dirigeants a perçu une rémunération supérieure à 20 fois la rémunération moyenne des salariés. Ils étaient 64% en 2020.
- Dont près d’un dirigeant sur 10 a perçu une rémunération supérieure à 60 fois la rémunération moyenne de ses collaborateurs, contre un sur 17 en 2020.
Ces baisses de rémunération attribuée durant la crise en 2020 sont toutefois contrastées par les fortes hausses de rémunération des dirigeants attribuées sur l’année 2021 et qui seront pour la grande majorité versées en 2022.
- 47,1% des dirigeants ont une rémunération fixe attribuée en 2021 de plus d’1M€ contre 32,9% en 2020
- 50% des dirigeants ont une rémunération variable attribuée en 2021 de plus d’1M€ contre 25% en 2020.
Egalité professionnelle hommes-femmes : un enjeu d’image
Les index d’égalité hommes-femmes au sein des entreprises du CAC 40 sont principalement compris entre 85 et 99, 37 entreprises se situent dans cette fourchette en 2021 contre 36 en 2020. La volonté unanime de viser 100 à court ou moyen terme s’est confirmée sur l’année 2021 avec 11 entreprises ayant un index supérieur ou égal à 95 contre 6 en 2020.
Lorsque le détail des indicateurs est publié, on constate que la marge de manœuvre la plus importante pour augmenter l’index se trouve dans le niveau de parité parmi les dix salariés ayant perçu les plus hautes rémunérations et dans l’écart de rémunération.
« Après une année marquée par l’interruption d’activité et le chômage partiel, les groupes du CAC 40 ont renoué avec un fonctionnement plus habituel. La rémunération attribuée à leurs dirigeants retrouve son niveau d’avant crise. Les ratios d’équité ont diminué du fait des baisses de rémunération consenties pendant la crise mais devraient probablement repartir à la hausse l’an prochain. La période a-t-elle été un révélateur d’exemplarité ? Les résultats des index d’égalité peuvent le laisser supposer ; la loi Rixain devrait les y inciter. » commente Charline BALLOT, actuaire et manager de Galea, qui a conduit l’étude.
Le coût des retraites repart à la hausse
Après s’être stabilisé en 2020, le montant cumulé des dettes de retraite augmente de 10,3% en 2021. (Sur la base du périmètre étudié).
Il s’élève à fin 2021 à 228,2Mds€, contre 206,8Mds€ au 31 décembre 2020 sur le même périmètre.
Cette forte augmentation cache de grandes disparités au sein des groupes avec des variations de dettes de retraite allant de -34% à +387% :
- La plus forte baisse est enregistrée par Vivendi, expliquée en très grande partie par la déconsolidation d’UMG à la suite de la mise en paiement effective de la distribution exceptionnelle en nature de 59,87 % du capital d’UMG aux actionnaires de Vivendi et la plus forte hausse résulte principalement de l’acquisition de Bombardier Transport par le groupe Alstom.
- La seconde hausse la plus importante est celle de Stellantis (+326%) et elle s’explique par le fait que Stellantis soit issue de la fusion du Groupe PSA et Fiat Chrysler.
La dette moyenne par groupe est donc en hausse, à 5,7Mds€ en 2021 contre 5,2Mds€ en 2020 mais en excluant les hausses importantes d’Alstom et Stellantis, elle est globalement en baisse du fait de la hausse des taux.
Par ailleurs, les provisions des groupes du CAC 40 sont globalement en baisse entre 2020 et 2021. Cette baisse est liée :
- d’une part à la baisse globale du montant des engagements de retraite (hors Alstom et Stellantis) du fait de la hausse des taux
- et d’autre part à l’augmentation des actifs de couverture liée à une reprise spectaculaire des marchés financiers au cours de l’année 2021.
Le début de l’année 2022 confirme la tendance haussière des taux d’actualisation, ces derniers ont en effet augmenté d’environ 200 points de base sur le premier semestre de l’année 2022. Cela a donc pour effet de baisser à nouveau les engagements de retraite toutes choses égales par ailleurs. Cette baisse pourra toutefois, selon les cas, être atténuée par une éventuelle revue de l’hypothèse de revalorisation des salaires notamment, en lien avec l’augmentation de l’inflation à court et long terme.
En parallèle, si la situation des marchés financiers continue sa tendance 2022, c’est-à-dire une baisse généralisée des valeurs actions et la dégradation des rendements des obligations du fait de la hausse des taux, les actifs de couverture seront revus à la baisse.