Le mois de juillet est traditionnellement le mois du Tour de France et de Wimbledon. Il est peut-être moins connu qu’intervient au moment du week-end de la fête nationale du 14 juillet l’avis du Comité de suivi des retraites.
Cet avis présentait cette année une importance particulière au moment où le beau processus de la réforme pouvait risquer d’être compromis par l’hypothèse de mesures de rééquilibrage qui ne figuraient pas dans le cahier des charges initial de la réforme.
Le Haut-Commissaire à la réforme des retraites va pouvoir présenter son rapport d’étape, le 18 juillet prochain, aux partenaires sociaux, puis au Premier Ministre, dans les meilleures conditions de sérénité : il mettra ainsi la réforme dont il a la charge sur de bons rails.
Les hypothèques lourdes qui pesaient sur la réforme ont été écartées replaçant ainsi la feuille de route de Jean-Paul Delevoye (réforme systémique) comme le seul objet de la transformation du régime de retraite national.
Des arbitrages lourds, au niveau de l’exécutif, ont conduit finalement à renoncer à faire précéder cette remise en ordre, du système de retraite national, par des mesures d’économies portant, directement ou indirectement, sur l’âge de la retraite dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale à l’automne.
Ce qui aurait sans doute été souhaitable, au niveau des finances publiques, a été jugé – probablement à raison – comme hypothéquant l’ambition de transformation du système de retraite national.
Le comité de suivi des retraites (créé en 2014) qui émet chaque année, dans la
torpeur de l’été, un avis attendu sur la soutenabilité du système de retraite
de notre pays appuie cette position sans se déjuger de ses positions
antérieures :
- Un besoin de financement subsiste à moyen terme : 10 milliards d’euro en 2022, le système n’ayant pas de perspective de retour à l’équilibre avant 2042,
- Son ampleur est sans commune mesure avec les déséquilibres qui étaient anticipés dans les années 1990.
Le Comité de suivi, dans une expression ciselée, relève que « ce qui subsiste de déséquilibre financier incite à cumuler mesures de rééquilibrage et remises à plat du système, au risque que les premières ne fragilisent le soutien de la seconde ».
En d’autres termes, il paraît difficile de poursuivre les 2 objectifs de rééquilibrage et de réorganisation, ce sera l’un ou l’autre : en l’occurrence, le systémique avant le paramétrique !
Le comité attire, à toutes fins utiles, l’attention sur les « difficultés importantes de la réforme » (systémique), point sur lequel personne ne pourra le démentir.
Le Comité de suivi des retraites, désormais présidé par Didier Blanchet, s’inscrit dans le timing gouvernemental : le paramétrique peut attendre !
C’est clair, il n’y a pas 2 lois retraite comme on a pu le craindre ces dernières semaines mais une seule !
Jean-Paul Delevoye peut continuer à creuser son sillon tranquillement.
Première étape ce jeudi, date à laquelle il dévoilera son rapport d’étape : on en examinera de près le contenu pour savoir s’il s’agit d’un document de portée générale ou contenant des propositions plus précises.
Il reste que des mesures de rééquilibrage du système de retraite national devront intervenir : pourront elles attendre 2025, date de mise en place de la réforme ?