Gestion des fins de carrières : quels sont les leviers pour les entreprises ?

La crise de COVID 19 pose question quant à la crainte d’une explosion du chômage des seniors. Sur l’année écoulée, le ministère du travail a relevé près de 100 000 ruptures de contrats de travail dans le cadre de PSE (plans de sauvegarde de l’emploi), ce qui représente trois fois plus de ruptures que la même année précédente, et cela malgré une économie actuelle placée sous perfusion d’aides exceptionnelles de l’état.

Bien qu’il soit trop tôt pour se faire une idée des impacts de la crise sanitaire, le sujet des préretraites d’entreprise risque de revenir sur le devant de la scène afin d’alléger les charges pouvant porter sur les entreprises.

A cet effet, plusieurs leviers existent afin d’accompagner le salarié à mettre un pied dans la vie d’après. Il est important que l’employeur puisse accompagner ses salariés en matière d’anticipation de la transition financière, mais également dans le cadre de la préservation du capital santé et de la transmission de compétences.

Plusieurs dispositifs existent comme la retraite progressive, ou le cumul emploi retraite qui permettent de conserver un pied dans l’emploi tout en préparant sa retraite. Dans le premier cas, l’avantage est de compléter un salaire et des éventuels trimestres manquants, alors que le second ne donne pas lieu à d’acquisition de droits à la retraite supplémentaire puisque les pensions ont déjà été liquidées mais permettent de bénéficier d’un complément de ressources. Ce qui est non négligeable quand 84%[1] des français craignent de manquer de ressources financières à la retraite.

Le mécénat de compétences est également un dispositif de plus en plus attractif puisqu’il répond aux aspirations de certains salariés tentés par l’aventure associative tout en les conservant dans le giron de leur activité.

D’autres dispositifs tels que la préretraite ou les congés de fin de carrière, le rachat de trimestre financé par l’employeur, permettent d’anticiper le départ à la retraite. Ces dispositifs peuvent être intéressant pour l’employeur, mais également pour le salarié qui pour certains voient le passage à la retraite comme salvateur. Rappelons que 41[2] % des personnes parties en retraite anticipée l’ont fait pour cause de lassitude au travail.

Enfin, d’autres mécanismes peuvent être mis en place par l’entreprise pour encourager les départs à la retraite tels que le versement d’une indemnité de fin de carrière majorée, éventuellement pendant une période transitoire, les abondements du CET ou encore le versement d’une indemnité compensatoire au malus Agirc Arrco de 10% pendant trois ans.

Il s’agit ici d’un sujet sensible et difficile, pour lequel les employeurs peuvent se faire accompagner afin de mettre en place un cadre répondant à ces problématiques et aux attentes des salariés. Force est de constater que de nombreux outils existent à cet égard et que nombre d’entre eux sont actuellement sous-utilisés.


[1] D’après le sondage « Les Français, l’épargne et la retraite » 2020 du Cercle de l’Epargnant

[2] D’après le baromètre 2018 de la Drees

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