Brève – Exercice pilote 2020 sur le Risque Climatique Les conclusions de l’ACPR

Dix mois après le lancement de l’exercice pilote climatique, l’APCR publie les principaux résultats de l’étude menée sur les participations volontaires des acteurs financiers. Pour rappel, l’ACPR demandait d’évaluer les risques, physiques et de transition, des investisseurs français sur une base d’hypothèses communes dans un cadre disruptif : les institutions financières devaient projeter leur bilan à un horizon de trente 30 ans de manière dynamique (sur les 25 dernières années de la projection) le long de 3 scénarios long terme correspondant à la projection d’un ensemble de variables macroéconomiques et financières.

Les résultats indiquent une exposition « modérée » des organismes assureurs français :

  • L’impact des deux scénarios adverses sur le portefeuille obligataire est relativement faible (de l’ordre de quelques pourcents) par rapport au scénario de la trajectoire de la Stratégie National Bas Carbone[1]. Le poids du portefeuille obligataire étant prépondérant cela vient gommer les chocs plus importants sur le portefeuille action et le portefeuille de fonds d’investissements. Les actifs des organismes assureurs semblent plutôt résilients.
  • Les chocs liés au scénario du passif basés sur des hypothèses pessimistes (scénario RCP 8.5 du GIEC) indiquent quant eux une sensibilité forte des engagements se traduisant par une hausse très significative des primes d’assurance (de l’ordre de +100% à +300%).

Cet exercice riche en enseignement sera reconduit en 2023 ou 2024. Des exercices similaires auront également lieu à l’étranger dans les années à venir et un à l’échelle européenne conduit par la BCE en 2022. Ces exercices futurs auront pour objectif d’affiner la gestion du risque lié au changement climatique en proposant des améliorations sur les quatre axes suivants :

  • La conception des scénarios à des horizons de long terme et l’identification des actifs vulnérables, en se rapprochant par exemple des conseils de l’EIOPA[2].
  • La prise en compte du risque physique à l’actif comme au passif.
  • L’amélioration des modèles utilisés par les participants notamment pour mieux tirer profit de la gestion dynamique.
  • La question des données nécessaires pour conduire ce type d’exercice.

En attendant, de nombreuses entreprises d’assurance ajuste des scénarios propres à leurs activités afin d’intégrer, souvent de manière pragmatique, des analyses dans les ORSA des prochains mois.


[1]https://www.ecologie.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone-snbc

[2]https://www.eiopa.europa.eu/content/eiopa-issues-opinion-supervision-of-use-of-climate-change-risk-scenarios-orsa_en

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