L’assurance-vie pendant la crise sanitaire

L’ACPR a publié début avril une mise en perspective du marché de l’assurance-vie pendant la crise sanitaire1. Au-delà du rappel du contexte (taux de l’OAT 10 ans essentiellement en territoire négatif depuis l’été 2019, volatilité des marchés financiers en mars 2020), l’étude se penche sur les impacts sur la collecte et le comportement des assurés.

La baisse importante de la collecte brute en assurance-vie (99 Md€ à comparer à 120 M€ les années précédentes), couplée à une petite hausse des prestations (autour de 105 Md€) conduit à une décollecte nette en 2020. Celle-ci est très élevée sur le fonds en euros (-31 Md€ en 2020), à l’inverse de la collecte nette sur les unités de compte (+24 Md€) qui atteint un niveau inégalé depuis l’année 2017.

L’ACPR met en évidence que la décollecte n’est pas spécifiquement liée à la crise sanitaire. En effet, après une forte collecte nette sur le fonds en euros pendant les 3 premiers trimestres de 2019 (+ 17 Md€), la tendance s’est inversée dès la fin de l’été 2019, date à laquelle les taux d’intérêt sont passés en territoire négatif. Des assureurs avaient alors communiqué sur la fin annoncée du fonds en euros.

Le dynamisme des unités de compte est important, même en mars 2020. Ceci marque une rupture par rapport à la pratique passée, celle où les épargnants avaient tendance à investir plus en unités de compte en période de hausse des marchés, et moins en cas de baisse des marchés. La part des unités de compte dans les versements est ainsi montée à 40% au printemps 2020 et a peu évolué le reste de l’année.

Enfin, l’ACPR ne relève pas d’évolution marquée sur le niveau des rachats des contrats d’assurance-vie. En revanche, elle relève une hausse tendancielle des sinistres sur la dernière décennie (42 Md€ en 2020, à comparer à une moyenne annuelle de 35 Md€). Cela représente une hausse de +7% entre 2019 et 2020. Par ailleurs, les sinistres portent à 90% sur le fonds en euros.

Au final, cette étude met en lumière les changements structurels récents sur l’assurance-vie, et en premier lieu ceux impactant les fonds en euros, en perte de vitesse. En réponse, les assureurs-vies accélèrent leur transformation. Ils font la promotion des unités de compte, proposent des rendements bonifiés à partir d’une proportion suffisante d’épargne investie en UC et enrichissent leurs offres, par exemple en diversifiant les UC vers des actifs moins liquides mais plus rentables. Ils revisitent également leurs garanties, et proposent des taux minimums à 0% bruts (négatifs une fois les frais pris en compte) justifiés par des perspectives d’investissements plus souples et donc a priori plus rentables pour leurs assurés.

Galea vous accompagne en assurance-vie pour faire évoluer votre offre, en euros comme en unités de compte, et sur tous les aspects liés à la modélisation et au pilotage technique et financier.

[1] https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/20210401_as_marche_assurance_vie_crise_sanitaire.pdf

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