Benchmark tarifaire – Santé individuelle

1- Introduction

Galea a réalisé, en 2020, une étude comparative des offres d’assurance complémentaire santé pour les assurés relevant du régime général.

Elle vise uniquement les contrats d’assurance maladie complémentaire souscrits à titre individuel. Les souscripteurs sont notamment des fonctionnaires, des professionnels libéraux ou des inactifs (notamment retraités et demandeurs d’emploi).

L’étude porte sur huit acteurs principaux, parmi lesquels des compagnies d’assurances, des mutuelles et des institutions de prévoyance, et dix profils d’assurés : six profils célibataires, deux profils en couple et deux profils famille. Le détail des profils est présenté ci-dessous :

  • Profils individuels  :
    • Actif jeune : 26 ans ;
    • Actif : 40 ans ;
    • Actif plus : 51 ans ;
    • Aîné jeune : 62 ans ;
    • Aîné : 72 ans ;
    • Aîné Plus : 85 ans.
  • Profils couple :
    • Actif : 37 et 34 ans.
    • Aîné : 72 ans pour les deux ;
  • Profils famille :
    • Actif avec un enfant : 37 et 7 ans ;
    • Couple actifs avec deux enfants : 37, 34, 7 et 4 ans.

Nous vous partageons ci-dessous les principales conclusions de notre étude.

2- Les formules et niveaux de garanties proposés

L’éventail de formules proposées par les acteurs varie de façon importante : de seulement trois formules distinctes jusqu’à trente-six formules. En moyenne, les acteurs proposent entre dix et quinze formules.

Les acteurs adaptent leur offre en fonction de la typologie du souscripteur : par exemple, des formules « entrée de gamme » sont mises en avant pour un jeune souscripteur, alors que les propositions mises en avant pour des familles ou des seniors sont celles de « milieu et haut de gamme ».

Les niveaux de remboursements par formule et par concurrent sont hétérogènes. Chaque acteur est libre de proposer des niveaux de remboursement en fonction de sa stratégie commerciale, de ses cibles en termes de populations à assurer et de son positionnement sur le marché. La comparabilité entre deux formules du marché est par conséquent difficile au premier abord et nécessite une analyse par poste de remboursement. Les seules formules comparables aisément sont les formules dites « entrée de gamme ».

Les grandes familles d’actes (hospitalisation, dentaire, optique, pharmacie, etc.) sont prises en charge dans chacune des formules étudiées. Pour se démarquer, certains acteurs proposent des remboursements des soins en médecine douce, sur les cures thermales, le vaccin antigrippal ou des actes de prévention spécifiques à travers des packs complémentaires.

Figure n°1 : Comparaison des formules par famille d’actes

Les niveaux de garanties sont renseignés en pourcentage de la BRSS (base de remboursement de la sécurité sociale) pour la plupart des formules. Cependant, pour une minorité de produits, les montants remboursés sont renseignés en euros. Cette différence de lecture rend la comparaison entre formules difficile pour les souscripteurs non avertis.

Pour rappel, les principales fédérations d’organismes complémentaires d’assurance maladie ont signé en 2019 un engagement visant à améliorer la lisibilité des contrats. Même si des avancées ont été réalisées, harmonisation du libellé des principaux postes et diffusion d’exemples communs de remboursements en euros pour les actes les plus fréquents, certains contrats n’ont pas encore été mis à jour.  


3- Les tarifs

Pour un senior de 72 ans, on constate une prime mensuelle moyenne de 69 € sur les offres « entrée de gamme ». Pour un jeune célibataire de 26 ans, une prime moyenne mensuelle de  30 € est constatée pour les formules « entrée de gamme ». Ainsi, la prime pour un senior est environ 2,5 fois plus élevée.

Les formules « haut de gamme » sont environ trois fois plus chères que celles « entrée de gamme ». Ce coefficient x3 semble être respecté pour tous les profils.

Ci-dessous une représentation graphique sur la distribution des tarifs analysés.

Figure n°2 : Boîte à moustache des tarifs mensuels observés en fonction du profil

Cette figure illustre l’ensemble des tarifs observés pour chaque profil sous forme de boîte à moustache : 

  • La valeur centrale du graphique est la médiane (autant d’observations en dessous qu’en dessus de cette valeur) ;
  • Les bords du rectangle sont les quartiles (Pour le bord inférieur, un quart des observations est en dessous tandis que pour le bord supérieur un quart des observations est en dessus) ;
  • Les extrémités des moustaches sont calculées en utilisant 1.5 fois l’espace interquartile, distance entre le 1er et le 3ème quartile.

On peut remarquer que 50% des observations se trouvent à l’intérieur de la boîte.

Nous résumons dans le tableau ci-dessous les valeurs des boîtes à moustache établies dans la figure 2 pour chaque profil.

Il est important de relever l’utilisation de coefficients de réduction dans la construction tarifaire : certains acteurs utilisent un coefficient de réduction pour la deuxième personne assurée, ce coefficient de réduction se situant entre 5 % et 10 %.

Par rapport aux enfants, les pratiques tarifaires sont variées :

  • La plupart des acteurs prennent en considération l’âge et le nombre d’enfants à assurer.
  • Certains acteurs proposent la gratuité pour des enfants supplémentaires à partir du troisième enfant.
  • On peut souligner le cas d’un acteur où l’âge des enfants n’est pas pris en considération dans les modèles tarifaires : une prime constante (tous âges possibles) par enfant est utilisée.

4- Les zoniers

Une différenciation géographique des tarifs est constatée sur tous les profils et pour toutes les formules : les régions Parisienne et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont en moyenne les régions les plus chères alors que les régions Bretagne et Centre sont les moins chères.

En prenant comme référence les tarifs des départements les moins chers, les tarifs des départements les plus chers sont en moyenne 22% plus élevés. Cependant on constate de grandes disparités selon les acteurs : jusqu’à 35% d’écart de tarif sur une même formule entre le département le moins cher et le département le plus cher.

Notre étude des formules au travers de zoniers nous a permis de remarquer que les acteurs tarifient leurs offres selon des découpages géographiques.Pour une formule donnée, les acteurs semblent appliquer des modulations tarifaires (abattements ou majorations) identiques quel que soit le profil du souscripteur. Un seul acteur étudié utilise un zonier différencié selon les niveaux de gamme : pour les formules « haut de gamme », des nouvelles zones sont utilisées.

Figure n°3 : Visualisation des zoniers

Deux tiers des acteurs utilisent une tarification par zones : les zoniers possèdent entre 4 et 7 zones tarifaires construites à partir de regroupements de départements. L’étendue du rapport entre les zones les moins chères et les plus chères se situe entre 16% et 35%.

Les zoniers du tiers restant sont modulés par département, et non par zones. Cela entraîne une quantité très importante de tarifs différents proposés. Pour un même profil et formule, 95 tarifs différents sont proposés : un tarif distinct par département.

5- Dashboard GALEA

Nous avons déployé une interface permettant d’explorer les résultats obtenus de manière interactive. Nous nous tenons à votre disposition pour vous présenter cet outil.

En attendant, nous vous proposons de consulter notre site pour visualiser un exemple de dashboard réalisé sur des indicateurs économiques et financiers : https://www.galea-associes.eu/donnees-et-indicateurs/

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