A l’aube d’une réforme en profondeur du système de retraite, les groupes du CAC 40 continuent à faire face à des engagements importants relatifs aux avantages à long terme consentis à leurs salariés, qu’ils parviennent à stabiliser depuis quelques années. L’étude compare les enjeux économiques de leurs engagements sociaux à fin 2018 et mesure leur évolution par rapport à fin 2017.
Le volume des dettes de retraite continue à baisser
Leur montant cumulé atteint au total 188 Mds€ au 31 décembre 2018, soit une baisse de 3% par rapport à 2017 sur le périmètre d’étude.
Ce montant s’accompagne d’une disparité importante selon les entreprises, de quelques millions d’€ à 20,4 Mds€ pour AXA. La dette moyenne par groupe diminue en conséquence, passant à 4,7 Mds€ contre 4,9 Mds€ en 2017.
Et le taux de financement des régimes ralentit son ascension
Après un bond de 5% entre 2016 et 2017, il ne gagne que 2% en 2018 (63%) pour le périmètre étudié. Cette progression, même limitée, s’explique par l’effet combiné de la baisse des dettes de retraite et de la stabilité des actifs de couverture. Très variable en fonction des groupes ; il est de plus de 90% pour Pernod Ricard, L’Oréal et PSA, tandis qu’Orange, Carrefour ou Unibail-Rodamco affichent des taux de couverture inférieurs à 20%
Le poids que représentent les engagements retraite dans les capitaux propres a légèrement baissé par rapport à 2017
Il représente en cumulé sur l’ensemble du CAC 40 7% des capitaux propres, contre 8% en 2017.
Ce poids est variable selon les entreprises : il atteint respectivement 73% et 32% des capitaux propres pour Airbus et Michelin, alors qu’il représente moins de 1% pour Pernod Ricard et Unibail-Rodamco.
Le montant global de provisions a diminué de 6% pour s’établir à 70 Mds€ à fin 2018 (contre 75 Mds€à fin 2017). La provision moyenne s’élève à 2 Mds€, et 20 groupes constatent une provision inférieure à 1 Md€.
6% en moyenne du résultat des groupes du CAC 40 est consacré au financement du coût des engagements de retraite, une proportion inchangée par rapport à 2017
Là encore, les variations sont importantes.
Par définition, elles peuvent provenir d’éventuelles modifications sur les barèmes des avantages consentis ou sur la base des bénéficiaires, ainsi que sur le résultat de l’année du Groupe.
«Si les enjeux d’avantages au personnel sont assez constants entre fin 2017 et fin 2018; il risque d’en être autrement courant 2019, la plupart des Groupes sont contraints de constater des pertes non négligeables au titre de la baisse des taux d’actualisation au 30/8.
La parution de l’ordonnance 2019-697 sur les régimes chapeaux obligent les Groupes à réformer leurs régimes, avec des règles parfois difficilement applicables en pratique comme la gestion d’un plafonnement de la rente tous employeurs confondus », déclare Maud VANNIER-MOREAU, Directrice Générale de Galea qui a conduit l’étude.