Annonces économiques issues du Grand oral d’Emmanuel Macron

Suite au grand débat national, le président de la République a annoncé jeudi 25 avril 2019, lors d’une conférence de presse une série de mesures (et parfois des orientations) destinées à répondre à la crise des “gilets jaunes”.

Baisse “significative” de l’impôt sur le revenu, point sur l’âge de départ en retraite, réindexation des retraites sur le niveau de l’inflation ou encore “retour de la prime exceptionnelle de 1 000 euros”: GALEA résume les principales mesures touchant les entreprises, leurs salariés mais aussi les retraités.

Une baisse “significative” de l’impôt sur le revenu

S’il a confirmé ne pas vouloir rétablir l’ISF avant d’avoir mené une étude sur l’efficacité de sa suppression (verdict en 2020), le chef de l’Etat a indiqué que “la meilleure orientation pour répondre au besoin de justice fiscale n’est pas d’augmenter les impôts […] mais plutôt de baisser les impôts du maximum de nos concitoyens, en particulier de toutes celles et ceux qui travaillent, au premier chef des classes moyennes” “Je veux des baisses pour ceux qui travaillent en réduisant significativement l’impôt sur le revenu” .

Combien et comment ?

Une baisse de 5 milliards d’euros a été évoquée. Le président de la République a demandé au gouvernement de supprimer “certaines niches fiscales des entreprises” (“pas celles des particuliers“), mais a également évoqué “des réductions de finances publiques” et le fait de “travailler davantage” mais “sans forcer tout le monde” .

Travailler davantage… On pense alors aux jours fériés ou aux 35 heures largement évoqués dans la presse ces derniers jours. Mais le chef de l’Etat a confirmé ne pas être favorable à toucher à ces totems et a repris certaines mesures évoquées en décembre dernier comme la défiscalisation des heures supplémentaires.

On aurait également pu penser à un recul de l’âge de départ à la retraite, mais là encore, pas de changement, ou du moins en apparence…

Points sur la retraite

L’âge légal de départ à la retraite reste fixé à 62 ans. M. Macron a cité par la suite Jean-Paul Delevoye, Haut-commissaire à la réforme des retraites : “Le point d’équilibre de notre régime de retraite est autour de 64 ans“.

Réflexion du chef de l’Etat : le parlement et le gouvernement pourraient étudier “le fait d’allonger la durée de cotisation et laisser le libre choix sans bouger l’âge légal pour avoir un système de décote qui incite à travailler davantage”.

Plus discrète que le recul de l’âge de départ en retraite, cette annonce pourrait cependant avoir des effets similaires en conservant l’âge légal mais en reculant l’âge à taux plein.

Elle inciterait les actifs à travailler plus longtemps ce qui augmenterait mécaniquement le montant des contributions versées tout en réduisant celui des rentes versées car la période passée à la retraite serait moins longue. On peut cependant s’interroger sur les effets collatéraux, notamment en termes d’arrêt de travail. En effet, la fréquence et la durée des arrêts de travail augmente avec l’âge, le vieillissement de la population active pourrait ainsi générer une hausse des coûts sur ce risque, alors même que des réflexions sont en cours sur le système d’indemnisation actuel (un rapport a été remis en Janvier 2019 à la demande du premier ministre).

Une réindexation des retraites sur le niveau de l’inflation

Après le recul du gouvernement sur la hausse de la CSG, Emmanuel Macron a donné de nouveaux gages aux retraités modestes (<2000 euros), en réindexant les pensions de retraite sur l’inflation à partir du 1er janvier 2020. “Les décisions que nous avons prises à l’automne ont été vues comme injustes, et doivent donc être corrigées”, s’est justifié Emmanuel Macron.

Le Président de la République a également annoncé son souhait de voir disparaître “la sous-indexation” de toutes les retraites, quel que soit leur montant, à partir de 2021.

Dans le budget 2019, une hausse de 0,3% des pensions était prévue, bien loin du niveau de l’inflation (estimé à 1,6%).

Minimum contributif : 1 000€

Le chef de l’État a dit vouloir définir “un seuil minimal pour ceux qui ont travaillé” qui doit “être supérieur au minimum vieillesse plus significativement“.

Je veux que ce qu’on appelle le minimum contributif, c’est-à-dire la retraite qu’on touche quand on a travaillé durant sa vie, ce soit de 1000 euros“, a-t-il précisé. Pour rappel, cette allocation, versée sous conditions aux salariés ayant cotisé sur de petits montants de rémunération, s’élève à 636,56€ en 2019.

Autrement dit 200 euros (17%) de moins que le Smic. Un montant qui sera également supérieur au minimum vieillesse qu’il a promis de relever à 900 euros l’an prochain.

Dépendance

« Face au grand âge nous devons là aussi assumer, donner de la visibilité. Depuis des années on fait comme semblant que ça n’existe pas totalement, il y a près d’un million et demi de nos concitoyens qui sont en situation de dépendance ce qui est une charge énorme pour leur famille.

C’est un système qui est peu structuré, où on a du mal à recruter parce que les emplois y sont difficiles et mal payés. Aussi finaliserons-nous pour cet automne une stratégie c’est-à-dire la définition des moyens publics qu’on met pour financer ce nouveau risque, de la réorganisation d’une filière qui va permettre de créer des emplois peu qualifiés et qualifiés, de toute une filière industrielle qui va avec et de la réduction du reste à charge pour les familles avec une ambition qu’on doit se donner et qui montera progressivement en charge pour qu’à horizon 2025 cette politique soit pleinement déployée”.

Comme évoqué précédemment, le chef de l’Etat a précisé ne pas être favorable à la création d’une deuxième journée de solidarité pour financer la dépendance, piste qui aurait permis de récolter près de 2,4 milliards d’euros par an. Pour rappel le récent rapport de Dominique Libault, président du Haut Conseil du financement de la protection sociale, explique qu’il faudrait trouver 9,2 milliards d’euros d’ici 2030 pour financer la dépendance.

Le retour de la prime exceptionnelle de 1 000 euros

En décembre dernier, lors de la première série de mesures en réponse au mouvement des “gilets jaunes“, le chef de l’Etat avait annoncé la mise en place d’une prime exceptionnelle intégralement exonérée d’impôts et de charges, versée par les employeurs sur la base du volontariat.

Emmanuel Macron a annoncé sa reconduction en 2019.

Elle pourrait donc être versée chaque année.

Sources : https://wwwelysee.fr/ ; https://www.francetvinfo.fr/

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