Espérance de vie en bonne santé et espérance de vie par niveau de vie – Synthèse des études de la DREES et de l’INSEE

Des études récentes de la DREES et de l’INSEE s’intéressent d’une part à l’espérance de vie en bonne santé et d’autre part à l’espérance de vie par niveau de vie.

Espérance de vie en bonne santé

Alors que l’espérance de vie à la naissance continue d’augmenter en 2016, la DRESS constate que l’espérance de vie sans souffrir d’incapacité est stable. En 2016, l’espérance de vie en bonne santé à la naissance s’élève à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes. À 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé s’établit à 10,5 ans pour les femmes et à 9,4 ans pour les hommes. Au cours des dix dernières années, cet indicateur a progressé de près de un an tant pour les hommes que pour les femmes. Par ailleurs, un allongement de l’espérance de vie est constaté pour les personnes souffrant d’incapacités survenues relativement tôt au cours de la vie. Au total, l’espérance de vie en bonne santé, à la naissance, stagne depuis dix ans, les deux évolutions contraires selon l’âge se compensant.

La corrélation avec le niveau de vie

En parallèle, l’INSEE observe que l’espérance de vie des individus augmente avec leur niveau de vie. L’écart d’espérance de vie selon le niveau de vie est plus important chez les hommes que chez les femmes : 13 ans d’écart pour les hommes entre les 5% les plus aisés et les 5% les plus pauvres contre 8 ans pour les femmes. Par ailleurs, il est intéressant de noter que les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes même lorsque celles-ci ont un niveau de vie plus faible. Une hausse de revenu implique mécaniquement une augmentation de l’espérance de vie. Parmi les raisons avancées, un niveau de vie plus faible entraîne un accès limité au soin et donc une santé plus fragile. Cependant, cette augmentation de l’espérance de vie a tendance à décroître dès lors que l’on dépasse un certain niveau de revenu. Par ailleurs, l’étude expose que le fait d’être diplômé ne constitue pas une condition nécessaire à une augmentation de l’espérance de vie. Un niveau de vie élevé suffit à expliquer l’augmentation de l’espérance de vie.

Des informations précieuses pour les assureurs

Ces indicateurs constituent des données essentielles pour les assureurs Vie notamment pour les assureurs Retraite. Tout d’abord, l’allongement de l’espérance de vie pour les personnes souffrant d’incapacités tôt au cours de la vie peut s’avérer être une opportunité pour les assureurs d’étoffer leurs options de rente en proposant des garanties de dépendance si le risque survient avant la liquidation de la retraite. Pour les personnes en bonne santé au moment de la retraite, l’allongement de la durée de vie constitue un risque pour les assureurs Retraite qui, par un effet d’anti sélection, pourraient voir leurs engagements augmenter. De la même manière, les écarts d’espérances de vie selon les niveaux de vie doivent inciter les assureurs à veiller à la bonne diversification de leur portefeuille de retraite. Enfin, pour se prémunir des effets d’anti sélection trop importants, les assureurs peuvent décider de considérer l’expérience observée sur leur population de retraités et construire leur propre table de mortalité d’expérience. Par ailleurs l’intégration de ces statistiques, au moyen de l’étude des profils socio-économiques des assurés permet de disposer de mesures affinées du risque de longévité, utiles pour leur bonne gestion (anticipations voire éventuellement transfert par des mécanismes de réassurance ou de titrisation).

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